Bouger pour mieux apprendre

 

Souhaitant aider les personnes en difficulté comme lui, il a instauré des centres d’amélioration de la lecture dans lesquels il s’est essayé à quelques expériences. Lorsque ses élèves bloquaient, il leur faisait en effet réaliser des mouvements pour développer leurs cinq sens…

Dans les années 1980, après de multiples expériences et la rencontre avec sa femme Gail – danseuse et professeur de mouvements –, Paul Dennison a fixé 26 mouvements qui sont non pas une méthode, mais plutôt un ensemble dans lequel chacun trouve ses solutions. Car le Brain Gym n’a rien de scientifique, même s’il est l’outil de base de la kinésiologie éducative. “ En Brain Gym il n’y a pas de jugement, juste des observations ”, précise Muriel Albert, ex-institutrice et co-auteur d’un livre sur le Brain Gym (1) avec Véronique Geens. Cette dernière ajoute : “ On ne peut donc pas se tromper. L’intérêt est qu’en pratiquant les mouvements, chacun puisse analyser les éventuelles différences et trouver les exercices qui lui conviennent le mieux. ”

Les 26 mouvements recensés par Paul Dennison s’avèrent très simples (voir exemples ci-dessous) mais leurs résultats sont généralement étonnants : meilleure concentration, réduction des problèmes de lecture ou de calcul, meilleure organisation de l’espace et du temps, régulation de l’énergie, etc. Bien que ces exercices n’aient pas été conçus de manière scientifique, selon Muriel Albert il n’est pas difficile de comprendre pourquoi ils sont si efficaces... “ La plupart des enfants sont limités dans leurs mouvements dès leur plus jeune âge, en étant calés dans un maxi cosy, puis devant la télévision par exemple. Or, le corps est fait pour bouger et le mouvement est nécessaire pour le développement du cerveau. Le Brain Gym permet simplement de renouer avec son corps pour mieux intégrer les savoirs. ”

Un outil utile en classe

Le Brain Gym est utilisé par de très nombreux professionnels (logopèdes, ostéopathes, psychomotriciens, graphologues,...) et ses résultats se vérifient à tous âges, chez les jeunes enfants comme chez les personnes âgées. La pratique est généralement transmise lors de séances collectives ou individuelles proposées par la vingtaine d’instructeurs de l’ASBL Brain Gym Belgium, dont font partie Véronique Geens et Muriel Albert. Les deux institutrices de formation transmettent aussi les bases du Brain Gym à leurs collègues de l’enseignement. “ 

Ce n’est pas toujours facile d’introduire la pratique dans les classes car beaucoup de professeurs redoutent des problèmes de gestion, remarque Véronique Geens. Or, même les plus jeunes enfants se prennent rapidement au jeu du Brain Gym et sans débordements. Ils finissent par connaître et retenir les mouvements qui leur sont les plus bénéfiques et ils les appliquent d’eux–mêmes. Au final, les enfants gagnent en autonomie et la classe est plus efficace. ”

Marie-Eve Rebts

“ Le plaisir d’apprendre en mouvement avec le Brain Gym ”, M. Albert et V. Geens, éd. Erasme, 160 p., 25 €

Quatre mouvements pour se concentrer

L’ECAP est un petit rituel de quatre mouvements de Brain Gym bien utiles avant de débuter une activité (étude, travail, lecture...), mais aussi pendant ou après celle-ci. Son nom n’a pas été choisi au hasard : l’ECAP a pour objectif de mettre le cap sur l’apprentissage à travers quatre exercices correspondant aux différentes lettres de son acronyme. Quelques minutes suffisent pour les réaliser...

E comme énergie : 

le premier geste consiste simplement à boire de l’eau. Cela peut paraître anodin mais comme l’eau est un excellent conducteur électrique, elle favorise la transmission des messages entre les organes sensoriels et le cerveau.

C comme clair :

la main ouverte en fusil, il faut trouver les petits creux situés sous chaque clavicule (points d’acupressure) et masser chacun d’entre eux (l’un avec le pouce, l’autre avec le majeur et l’index collés). L’autre main se place à plat sur le ventre, avant d’intervertir les deux mains pour que le mouvement soit symétrique. Cet exercice décontractant permet d’élargir le champs de vision et donc de faciliter l’écriture ou la lecture.

A comme actif : 

pour connecter les deux hémisphères du cerveau, il faut pratiquer des mouvements croisés. On peut par exemple placer la main ou le coude droit sur le genou ou le pied gauche et vice versa, vers l’avant ou vers l’arrière.

P comme présent et positif :

les pieds croisés, il faut croiser ses bras tendus devant soi et se tenir les mains paumes contre paumes, puis les ramener toujours attachées vers la cage thoracique. Le mouvement final donne un peu l’impression de se tenir dans les bras. En conservant la position et en respirant bien, on gagne en concentration et en détente.

 

Tiré de : Publié le 18 août 2014 dans www.lesoir.be

http://www.lesoir.be/628864/article/studeo/2014-08-18/bouger-pour-mieux-apprendre